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LES GRANDS TRAVAUX : GENÈSE, RÉALISATIONS, BILAN OU IMPACT
Le Transpyrénéen Pau-Canfranc

vendredi 28 février 2014, ifocap adour


 

Après une bataille acharnée pour que le Transpyrénéen franchisse le Somport, la vallée d’Aspe va vivre pendant plus de vingt ans au rythme des chantiers avant de voir passer le premier train inauguré en grande pompe en 1928 à Canfranc. Deux mille ouvriers venus surtout de l’Aragon voisin vont ainsi travailler le long du tracé, d’Escot aux Forges d’Abel, accomplissant des travaux titanesques et réalisant des prouesses techniques.
Mais qui sont ces hommes qui creusent la montagne pour relier par le rail France et Espagne ? Quelles sont leurs conditions de vie et de travail ? Comment sont-ils perçus par les Aspois, population rurale, bien loin du monde ouvrier et du machinisme ?

Une historienne raconte le Transpyrénéen Pau-Canfranc

Par Sébastien Lamarque

Régine Pehau-Gerbet a toujours évité le train-train. Cette professeur d’histoire géographie en retraite anticipée (elle confie avoir du mal, à 55 ans, à employer le mot retraite) s’est penchée dès son arrivée en vallée d’Aspe sur l’histoire de la construction du Transpyrénéen, cette fameuse ligne ferroviaire entre Pau et Canfranc qui convoque, 150 ans après sa naissance, la mémoire de Louis Barthou.

Auteur d’un mémoire de maîtrise sur le sujet en 1984, elle a remis le travail sur l’établi depuis un peu plus d’un an, complétant ses sources, avec la volonté d’éditer un jour prochain un livre complet sur cette épopée du chemin de fer en vallée d’Aspe.

"Comme je souhaitais mieux connaître la vallée et ses habitants, je me suis naturellement intéressée à la voie ferrée, explique Régine Pehau-Gerbet. Et je me suis moins intéressée à l’aspect technique de la construction qu’à l’aspect social et humain : les quelque 2 000 ouvriers qui ont été les véritables bâtisseurs de cette voie ferrée, et qui étaient, à 80 % d’origine espagnole."

Des témoignages d’ouvriers

Installée en 1978 en vallée d’Aspe, dans le sillage de son mari muté au Parc national des Pyrénées, elle achève sa licence d’histoire à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. "Deux enfants plus tard", elle se lance dans son mémoire sur l’épopée du Transpyrénéen, "du viaduc d’Escot à la frontière espagnole".

L’Aragon désire cette ligne dès 1854. En France, Louis Barthou en fait l’un de ses principaux arguments de campagne lors de sa première élection comme député 1889. Le projet sera validé en 1907 et la ligne enfin ouverte en 1928. "Le Transpyrénéen aura représenté un combat de 40 ans pour Louis Barthou", résume l’historienne.

Elle appuie ses recherches sur des sources "classiques" : archives départementales, presse de l’époque, dont le Glaneur, hebdomadaire oloronais tout dévoué à Louis Barthou. Mais l’historienne va plus loin. "J’ai aussi réalisé une enquête orale auprès des derniers témoins de cette construction, 25 personnes qui avaient déjà à l’époque entre 75 et 90 ans. Toutes ont eu un lien direct ou indirect avec la construction de la voie ferrée. Certaines ont même travaillé sur cette ligne."

"Le théâtre de véritables exploits techniques"

Grâce à des collectionneurs particuliers, Régine Pehau-Gerbet met à jour une iconographie riche, des photographies et cartes postales d’époque qui laissent entrevoir les conditions difficiles de travail et d’hébergement des ouvriers du rail. "Aux Forges d’Abel, les ouvriers étaient logés dans des cabanes sordides composées de simples planches, même en plein hiver."

Un aspect rarement abordé dans les recherches existantes sur la ligne Pau-Canfranc. Régine Pehau-Gerbet cultive sa différence. Enseignante, elle a ainsi essentiellement officié dans des lycées agricoles (à Oloron à l’époque où l’établissement était encore abrité à la villa Bourdeu) ou professionnels (Honoré-Baradat à Pau). Elle en vient à se spécialiser dans la prévention de l’illettrisme, l’aide aux élèves en difficultés ou non francophones.

Régine Pehau-Gerbet est aujourd’hui aussi une militante de la réouverture de la ligne "ne serait-ce que pour en préserver la mémoire ouvrière et le patrimoine architectural exceptionnel", plaide-t-elle. Le Transpyrénéen a été "le théâtre de véritables exploits techniques", ouvrages d’art en taille de pierre ou creusés à la dynamite. A l’instar de ses ouvriers, la voie ferrée veut sortir de l’oubli.

De Louis Barthou à... Alain Rousset

Louis Barthou (1862-1934), homme politique oloronais de premier plan, fit du Transpyrénéen "un combat de 40 années" avant de le voir aboutir. "Sa position de ministre des Travaux publics lui a permis d’aplanir un certain nombre de difficultés." Est-ce à dire que le président de la région Aquitaine Alain Rousset, actuel fervent défenseur de la réouverture de la ligne (il en fait lui aussi un argument de campagne) devrait être ministre pour faire accélérer le projet ? "Il devra s’inspirer de la détermination et de l’insistance de ses prédécesseurs, analyse l’historienne. Je crois qu’il a de la persévérance. Il va en falloir beaucoup !"

 


Une assemblée très interessée

Mme Pehau Gerbet

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